vendredi 15 mai 2009

CAMEROUN
LE SCANDALE DES DISCRIMINATIONS DANS LES CONCOURS D’ENTREE A L’ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE

Après avoir minutieusement analysé les résultats des admissibilités du concours de l’ENAM pour l’année académique 2008/2009 publiés dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, la Commission Indépendante contre la corruption et la discrimination attire l’attention nationale et internationale sur les graves conséquences à brève échéance, des discriminations pratiquées dans le recrutement et la formation des cadres de la fonction publique du pays. Ces agissements criminels durent depuis au moins deux décennies, et ont abouti à créer au Cameroun, la même situation qui avait entraîné le déclenchement du génocide au Rwanda.

Le pouvoir d’Etat, l’administration publique, les corps de sécurité, et même le corps judiciaire, sont presque déjà tenus par un seul groupe ethnique, pendant que d’autres groupes, particulièrement ceux de l’Ouest, sont exclus. Il existe dorénavant au Cameroun, une tribu de commandeurs et une autre tribu de commandés.

La Commission constate ainsi, que le Groupe tribal Béti, constitue presque 60% de tous les candidats admissibles au concours de l’ENAM, alors même qu’il est largement minoritaire en nombre de sujets dans le pays. Ce pourcentage est atteint, après une évolution savamment planifiée d’une année à l’autre, de 35% - 45% entre 1990 et 2000, à 50 – 60% entre 2000 et 2008.

Face à cette situation, la Commission a saisi les plus hautes autorités de l’Etat et de la République sans succès. Aucune réponse claire n’est parvenue à la Commission, et le Directeur Général de l’ENAM, n’a trouvé pour ultime alternative, que de saisir la police, pour demander implicitement, l’interpellation et des pressions contre les dirigeants de l’Organisation.

La Commission rappelle, que la pratique systématique et planifiée des discriminations, procède du crime contre l’humanité et de la violation d’une multitude de conventions internationales dont le Cameroun est signataire.

La Commission informe l’opinion nationale et internationale, qu’en guise d’ultime effort, elle a saisi l’organe gouvernementale des droits de l’Homme et des libertés d’une requête à toutes fins de droit d’une part, et exercé un recours gracieux auprès du ministère de la fonction publique d’autre part. Si aucune réponse satisfaisante n’est obtenue en retour, la Commission après avoir respecté les délais prescrits pas la loi, engagera les actions fortes ci-après :

1- Au plan national, la saisine de la Chambre administrative de la Cour suprême

2- Au plan international : la saisine du Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme ; la saisine de la Cour Africaine des droits de l’Homme

3- La sensibilisation des principaux partenaires diplomatiques et économiques du Cameroun

4- La mobilisation internationale de la société civile

A toutes fins utiles, la Commission précise que ses différents rapports d’activité depuis 2003, montrent qu’elle a de façon régulière et constante, essayé vainement d’éveiller l’attention du Gouvernement camerounais sur les graves conséquences de sa politique planifiée de discrimination.

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